Chapitre IV : Flammes et Massacres
Flammes et Massacres ( 9.500 av. JC )
Arus, prêtre de Mitra, donna à Grom l'urgent désir de contempler les terres civilisées.
A la requête de Gorm, Arus le conduit, avec quelques uns de ses guerriers, à travers les Marches Bossoniennes, où les honnêtes villageois les regardèrent avec stupeur, eux, ainsi que dans la direction du monde extérieur, lumineux.
Bientôt, les Pictes circulèrent librement dans toute l'Aquilonie. Arus pensait sans aucun doute convertir quelques Pictes aux valeurs de Mitra, par ci, par là, car les Pictes l'écoutaient, lui, et ne lui montrait aucune hostilité.
Mais ce qu'ils voulaient réellement apprendre, et ce qu'ils ont appris, était la manière de travailler les minerais, et de tirer de ce savoir les armes de leurs futures conquêtes...
Avec celles ci, Gorm débuta l'asservissement des autres clans Pictes.
Alors, seulement, les invasions Pictes débutèrent, de toute leur puissance sur ces frontières civilisées, menées par Gorm, désormais devenu vieux sans pour autant avoir vu la flamme de sa féroce ambition s'éteindre.
Cette fois, il n'y avait aucun fourbe guerrier Bossonien en travers du chemin, et ces sauvages idolateurs de sang fondèrent sur l'Aquilonie, et mirent l'Empire Aquilonien à feu et à sang...
Ce dernier poursuivait, à ce moment, ses interminables guerres au Sud et à l'Est, et avait jusque là payé très peu d'attention aux territoires vaguement connus de l'Ouest, desquelles de plus en plus de guerriers Pictes s'engageaient comme mercenaires, et revinrent dans leurs contrées natales avec des bonnes idées de la guerre moderne, qu'ils inclurent alors dans leur civilisation. Gorm devint chef parmi les chefs, position la plus proche d'un Roi des Pictes, chose inconnue pour eux depuis des milliers d'années.
Il avait attendu longtemps, et était désormais à plus de la moitié de sa vie.
Trop tard, Arus s'aperçut de son erreur; il avait uniquement touché l'avarice du païen, et non pas son âme.
En faisant un dernier effort afin de défaire son erreur fatale, il fut assassiné par un Picte ivre. Gorm ne fut pas sans gratitude; il fit empaler la tête du coupable au sommet du tombeau de pierre du prêtre.
Les Pictes prirent d'assaut les Marches Bossoniennes, non plus avec des peaux de tigres et des armes rudimentaires mais des armures de mailles et des armes en acier.
Mais les Marches réussirent, pendant des décennies, à repousser les envahisseurs, maintenant une paix précoce sur l'Aquilonie.
En cette période, l'Empire Aquilonien était fier, puissant et arrogant, ce qui les amena à traiter les autres peuples, même les Bossoniens, avec hauteur.
Argos, la Zingarie, Ophir, la Zamorie ainsi que les pays Shémites étaient traités comme des sujets, ce qui était plus que vexant pour les nobles rebelles Zingariens.
Koth, aussi, était pratiquement tributaire; d'abord, la Stygie, puis la Brythunie furent vaincues par les armées Aquiloniennes. La puissante Nemedie, à l'Ouest, n'avait pas été touchée.
Ainsi, les armées Aquiloniennes convergèrent vers leur voisin le plus direct. Leurs rangs brillants, en revanche, étaient amplement remplis de mercenaires, surtout Bossoniens.
A cause de la guerre de l'Est, très peu d'hommes furent laissés dans les Marches, afin de garder leurs frontières.
Entendant les rapports d'activités Pictes dans les Marches, des régiments entiers de Bossoniens désertèrent la Némédie et se rendirent en leur terre, où ils défirent les Pictes en une seule et mémorable bataille ...
Cette desertion, en revanche, était la cause de la défaite Aquiloniennes face aux Nemediens désespérés, ce qui amena la fureur impériale sur les Bossoniens.
Les régiments Aquiloniens se déplacèrent aux frontières des Marches et les chefs Bossoniens appâtes dans leurs campements, où ils furent lâchement assassinés; les armées aquiloniennes se mirent en marche sur les Bossoniens, qui ne se doutaient de rien.
Quand ils en repartirent, cette terre n'était plus qu'une lande désolée, couverte de sang ...
L'invasion Pictes racontée plus haut intervint à ce moment, et la ruine fut jetée sur l'Aquilonie, complétée par les Cimmeriens qui à leur tour attaquèrent le royaume.
La Zingarie profita, elle aussi de cette opportunité pour se débarrasser de l'influence aquilonienne, suivie par la Corinthie et les Shémites.
Des régiments entiers de mercenaires et de vassaux se rebellèrent et partirent vers leurs diverses terres natales, brulant et pillant sur leurs passages les possessions aquiloniennes.
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